Des années de cela, j'ai fait la connaissance
D'une étoile. Elle était, si l'on en croit les fées,
D'une rare douceur ; d'une extrême beauté,
Et ses yeux étaient tels qu'ils rendaient l'espérance.
Si j'avais su l'écrire, j'aurais dessiné
Une larme, fugace et si mélancolique,
Avec à l'intérieur un calme désertique
Qui aurait fait pâlir le plus beau des étés.
Ne sachant dessiner, j'aurais écrit l'hiver,
Sa neige blanchie par la pureté d'Elsa,
Tel Louis Aragon ; la pluie de l'au-delà,
Le ciel et ses flocons qui traversent les mers.
Mais si j'avais appris qu'elle était partie
De ce monde imparfait qui ne savait sourire,
J'aurais offert aux Parques un dernier soupir,
Pour changer le destin et poursuivre sa vie.
Elle s'appelait Tristesse, éphémère des hommes
Qui rêvait d'un visage autre qu'un sentiment ;
Celui d'un être humain où soufflerait le vent,
Car son manteau de pluie s'est brisé en Automne.