Hier au matin, je t’ai vue marcher ;
Dans la rue bordée de sapins.
Tu t’étais perdue, de l’aube à l’orée,
Dans la brume sans lendemain.
Les flocons tombaient, triste incertitude,
Des nuages blancs du grand Nord.
Ils semblaient voler, morne interlude,
Paysage gris des remords.
Hier au matin, tes yeux regardaient
La neige froide de l’hiver.
Seule, tu avançais, fragile dans l’air,
Risques et périls oubliés.
Ce matin, tu cherchais ta route,
Alors que le chagrin déroute.
Ce matin se ternit ton regard ;
N’écoute pas, la vie t’égare.
Hier au matin, tu étais défiée,
Par celle qui n’a pas de fin.
La mort elle-même t’a désespérée,
Vile et toujours sur sa faim.
J’aurais pu te retenir et te dire
Qu’il valait mieux ne pas courir.
Mais tu avais perdu ton insouciance,
Des jours passés dans l’ignorance.
Ce matin, tu cherchais ta route,
Alors que le chagrin déroute.
Ce matin se ternit ton regard ;
N’écoute pas, la vie t’égare.
Hier au matin, je t’ai vue pleurer ;
Dans la rue bordée de malchance.
Tu t’étais perdue, fleur désemparée,
Car tu n’avais plus d’espérance.
Ce matin, tu cherchais ta route,
Alors que le chagrin déroute.
Ce matin se ternit ton regard ;
N’écoute pas, la vie t’égare.