Belle. Tellement belle.
Soleil. Doux soleil.
Soleil de printemps.
Ou doux soleil d'été.
Je ne sais plus.
Elle était belle comme un cœur.
Belle comme une fleur qui éclose en hiver. Douce comme le fin givre qui se dépose à ses pétales.
Ou belle comme un rayon de ce soleil. Tellement belle.
Même la plus éclatante des vies n'était aussi rayonnante qu'elle.
Et son parfum ! Oh oui, son parfum...
Il sentait l'aurore, à l'aube de l'automne.
Là où les feuilles mortes se décrochent de leur arbre.
Là, quand elles se déposent sur l'herbe grisonnante où aux côtés des fleurs fanées.
Libres comme le silence d'un adieu. Mélancoliques et joyeuses de leur renaissance des jours passés.
C'est ce qu'il sentait. Tellement belle.
Nous allions à la plage, je m'en souviens. C'est elle qui avait décidé. Je n'avais pu lui résister.
Il venait un petit vent chaud qui lui disait le frôlement du sable sur l'océan. Elle m'avait déclaré : «
Allez viens. Nous serons bien là-bas. On pourra discuter de notre avenir en tout calme. »
Et ses yeux ! Oh oui, ses yeux...
Deux puits verts infinis de la forêt de nos balades.
Là où l'oiseau vole et ne cesse de chanter.
Là, quand après une pluie les gouttes s'écoulent au bout des fougères.
Libres comme l'air, avait-elle souris, rêveuse, lors de l'une de nos promenades.
Oui, mais pas aussi belles que toi ; avais-je dit.
Rentrons, maintenant, m'avait-elle regardé, heureuse.
C'est ici que j'avais su que les battements de mon cœur dansaient pour elle.
Je lui avais souris en retour, et avais pris sa main.
Elle avait accepté la mienne. Puis j'avais ouvert mes lèvres, mais elle m'avait arrêté de son doigt sur les siennes.
Heureusement. Je n'aurais rien pu dire.
Tellement belle.
Ensuite...
Ensuite j'avais senti le ciel de la forêt pâlir, et l'automne refroidir.
Sur le chemin du retour elle m'avait raconté.
Le chemin du retour s'était transformé en chemin des urgences.
Quelques jour plus tard elle avait pu sortir.
Fragile comme un flocon d'une neige brisée.
C'est là que, quelques instants plus tard elle avait décidé.
Pour le frôlement du sable.
Fragile mais belle. Tellement belle.
Pour la énième fois son sourire avait éclaté.
Mais es yeux, eux, pleuraient.
Sans rien dire je l'y avait conduite.
Elle s'était assise. Puis m'avait dit de m'asseoir à ses côtés.
Elle avait posé sa tête sur mon épaule. Elle m'avait serré la main. La même.
Elle m'avait souris : «
Libre comme l'air. »
Mes larmes l'avaient bercée.
Puis elle s'était endormie.
Belle.
Tellement belle.
Lun 30 Aoû - 20:19